Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/157

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Jupiter, sur les sommets du Taurus, attendait le retour de l’Aurore. Il était nuit, et les sentinelles étaient posées aux portes de l’Olympe.

Le vieux Bootès, les yeux toujours ouverts, ayant près de lui le Dragon céleste, surveillait les attaques nocturnes que pourrait tenter Typhon, père de ce Dragon.

J’observerai ici que le poète a décrit exactement la position de la sphère à l’entrée de la nuit qui précède le jour du triomphe du Soleil au printemps. On voit, au couchant, Phaéton ou le Cocher, dont le nom est aussi une des épithètes du Soleil ; et au levant, le Bouvier et le Dragon.

Tout l’Univers présentait alors l’image d’un immense camp, dans lequel chaque partie de la Nature personnifiée remplissait quelque fonction, et faisait quelques-unes des choses qui se pratiquent la nuit dans les camps. Les étoiles et les météores étaient les feux qui l’éclairaient.

Enfin la déesse de la Victoire, sous la forme de la mère du Soleil et de la Lune, vient au secours de Jupiter, et apporte des armes au père des immortels. Elle lui représente les dangers qui menacent toutes les parties de son empire, et l’exhorte à combattre son rival. La Nuit avait, en ce moment, suspendu les attaques de l’ennemi ; Typhon, succombant sous le poids du sommeil, avait couvert de son vaste corps une immense étendue de terrain. Jupiter seul, dans la Nature, ne dormait pas. Mais bientôt l’Aurore ramène le jour et de nouveaux dangers. Au