Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/159

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Enfin Typhon, attaqué de toutes parts, et brûlé des feux de la foudre, succombe, et couvre la poussière de son immense corps, vomissant la flamme de son sein foudroyé. Jupiter insulte à sa défaite par un rire moqueur et par un discours rempli de sarcasmes amers. Les échos du Taurus annoncent la victoire. L’effet de ce triomphe fut de rendre la sérénité, l’ordre et la paix aux cieux, et de rétablir l’harmonie de la Nature. Le maître du tonnerre retourne au Ciel, porté sur son char ; la Victoire guide ses coursiers ; les Heures lui ouvrent les portes de l’Olympe, et Thémis, pour effrayer la Terre qui a donné naissance à Typhon, suspend aux voûtes du ciel les armes du géant foudroyé. Tel est le précis des deux premiers chants du poème.

En voici le fond théologique et astronomique. Toute victoire suppose un combat, comme toute résurrection suppose une mort : de là vient que les anciens théologiens et les poètes, qui chantaient le passage du Soleil au point équinoxial, et le triomphe des longs jours sur les nuits d’hiver, soit sous le nom de triomphe de Jupiter et d’Ormusd, soit sous celui de résurrection d’Osiris et d’Adonis, plaçaient toujours auparavant, ou un combat dont le dieu Lumière sortait vainqueur, ou une mort et un tombeau auquel il échappait en reprenant une nouvelle vie. Les formes astronomiques que prenait le dieu Lumière et le chef des ténèbres, c’est-à-dire, le Taureau, et ensuite l’Agneau d’un côté, et le Serpent ou le Dragon de l’autre, formaient les attributs des chefs opposés de ce