Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/160

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ce combat. Les constellations placées hors du zodiaque, qui se liaient à cette position céleste, et qui déterminaient cette importante époque, étaient aussi personnifiées et mises en scène. Tels sont ici le Cocher ou Pan, qui accompagne aussi Osiris dans ses conquêtes, et Cadmus ou le Serpentaire. Les deux chants que nous venons d’analyser, ne contiennent donc rien autre chose qu’une description poétique de la lutte des deux principes, qui est censée précéder le moment où le Soleil, à l’équinoxe de printemps ou à Pâques, sous les noms de Jupiter, d’Ormusd, de Christ, etc., triomphe du dieu des hivers et régénère toute la Nature. Le génie du poète a fait le reste : de là vient la variété des poèmes et des légendes, où ce fait physique est chanté.

Ici Nonnus suppose que pendant l’hiver le dieu de la Lumière n’avait plus de foudres, qu’elles étaient entre les mains du chef des Ténèbres, qui lui-même n’en pouvait pas faire usage. Mais, durant le temps que Jupiter en est privé, son ennemi bouleverse et désorganise tout dans la Nature, confond les éléments, répand sur la Terre le deuil, les ténèbres et la mort, jusqu’au lever du matin du Cocher et de la Chèvre, et jusqu’au lever du soir du Serpentaire ; ce qui arrive au moment où le Soleil atteint le Taureau céleste dont Jupiter prit la forme pour tromper Europe, sœur de Cadmus. C’est alors que le dieu du jour rentre dans tous ses droits, et rétablit l’harmonie de la Nature, que le génie des Ténèbres avait détruite. C’est là l’idée qu’amène naturellement le triomphe