Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/211

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qui annonce le retour du printemps. Le poète le personnifie ici sous le nom de la Nymphe Aura, dont Bacchus devient amoureux ; ce qui lui fournit une charmante allégorie, par laquelle finit son poème.

Il suppose que Bacchus trouve dans les montagnes de Phrygie, où il avait été élevé, une jeune chasseuse appelée Aura, petite-fille de l’Océan. Elle était aussi légère à la course que le vent.

Fatiguée, elle s’était endormie vers le milieu du jour, et elle avait eu un songe qui lui présageait qu’elle serait aimée de Bacchus. Elle crut voir l’Amour chasser, et présenter à sa mère les animaux qu’il avait tués. Aura elle-même paraissait soulever son carquois. L’amour plaisante son goût pour la virginité. Elle se réveille et elle s’irrite contre l’Amour et contre le Sommeil. Elle s’enorgueillit de sa virginité, et prétend qu’elle ne le cède en rien à Diane. La déesse l’entend, et, irritée de cette comparaison, elle s’en plaint à Némésis, qui lui promet de punir la nymphe orgueilleuse par la perte de sa virginité. Aussitôt elle arme contre elle l’amour, qui inspire à Bacchus de la passion pour elle. Ce dieu soupire longtemps et sans espoir. Il n’ose avouer sa flamme à cette Nymphe farouche. Ici est un discours plein de passion, que tient cet amant infortuné, qui se plaint des rigueurs de celle qu’il aime. Tandis que Bacchus, au milieu des prairies émaillées de fleurs, exprimait ses regrets amoureux, une Nymphe Hamadryade lui conseille de surprendre Aura, et de lui dérober le dépôt qu’elle garde si soigneusement.