Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/247

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Les Argonautes sortent du palais, suivis du seul Argus, qui fait signe à ses frères de rester. Médée, qui les a aperçus, remarque surtout Jason, que sa jeunesse et ses grâces distinguent de tous ses compagnons. Chalciopé, dans la crainte de déplaire à son père, rentre dans son appartement avec ses enfants, tandis que sa sœur suit toujours des yeux le héros dont la vue l’a séduite. Lorsqu’elle ne le voit plus, son image reste encore gravée dans son souvenir. Ses discours, ses gestes, sa démarche et surtout son air inquiet sont toujours présents à son esprit agité. Elle craint pour ses jours ; il lui semble déjà victime d’une entreprise aussi hardie. Des larmes coulent de ses beaux yeux ; elle se répand en plaintes et fait des vœux pour le succès de ce jeune héros. Elle invoque pour lui les secours de la déesse, dont elle est prêtresse.

Les Argonautes traversent la ville et reprennent la route qu’ils avaient déjà tenue. Alors Argus adresse un discours à Jason, dans lequel il lui rappelle ce qu’il avait déjà dit de l’art magique de Médée, et de l’importance qu’il y avait pour lui de la mettre dans ses intérêts. Il se charge de faire les démarches nécessaires pour cela, et de sonder les dispositions de sa mère. Jason le remercie de ses offres, qu’il consent à accepter, et il retourne vers sa flotte. Sa vue y répand l’allégresse, à laquelle succède bientôt la tristesse lorsqu’il a informé ses compagnons des conditions qui lui sont imposées. Cependant Argus cherche à les tranquilliser. Il leur parle de Médée et de