Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/258

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reaux, les pressait de l’extrémité de sa lance, et faisait avancer la charrue ; déjà il a tracé plusieurs sillons malgré la dureté du terrain, qui cède avec peine et se brise avec bruit. Il sème les dents du dragon, dételle ses taureaux, et retourne à son vaisseau. Mais des Géants, nés des sillons qu’il a tracés, couvraient de leurs armes le champ qu’il venait de labourer. Jason retourné s’élance vers eux, et jette une énorme pierre au milieu de leurs épais bataillons ; plusieurs en sont écrasés ; les autres s’entretuent en se disputant entre eux le rocher qu’on vient de leur lancer. Jason profite de leur désordre pour les charger l’épée à la main, et le fer de ce héros en fait une ample moisson. Ils tombent les uns sur les autres, et la terre qui les a produits reçoit leurs cadavres dans son sein. Ce spectacle étonne et afflige Aëtès, qui retourne vers sa ville, tout rêveur, et méditant de nouveaux moyens de perdre Jason et ses compagnons. La Nuit qui survient, termine ce combat.

CHANT IV.

Aëtès, inquiet et soupçonneux, craint que ses filles ne soient d’intelligence avec les Argonautes. Médée s’en aperçoit, et en est alarmée. Elle allait même se porter aux dernières extrémités dans son désespoir, lorsque Junon lui suggère le dessein de fuir avec les fils de Phryxus. Cette idée relève son courage. Elle cache dans son sein les trésors que con-