Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/263

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Sirènes, et les écueils de Carybde et de Scylla, auxquels ils échappent. Enfin ils arrivent dans l’île des Phéaciens, où régnait Alcinoüs, qui les accueille favorablement. Leur bonheur est bientôt troublé par l’arrivée de la flotte des Colchidiens, qui les avait poursuivis par le Bosphore. Alcinoüs les tire de ce nouveau danger, et Jason épouse Médée dans cette île. Au bout de sept jours, les Argonautes se rembarquent ; mais une violente tempête les jette sur les côtes de Libye, près des redoutables Syrtes ; ils traversent les sables, emportant leur vaisseau sur leurs épaules pendant douze jours. Ils arrivent au jardin des Hespérides, et, se remettant en mer de nouveau, ils abordent en Crète pendant la nuit, puis ils gagnent l’île d’Égine, et enfin le port de Pagase, d’où ils étaient partis.

Nous avons abrégé le récit de leur retour, comme celui de leur voyage, parce que l’un et l’autre ne sont que les parties accessoires du poème, dont l’action unique est la conquête de la toison d’or après la défaite des taureaux et du redoutable dragon. Voilà la partie véritablement astronomique, et comme le centre auquel toutes les autres fictions du poème aboutissent. Le poète avait à chanter une époque importante de la révolution solaire, celle à laquelle l’astre du Jour, vainqueur des hivers et des ténèbres qu’amène le Dragon du pôle, arrive au signe céleste du Taureau, et conduit le printemps à la suite de son char, que devance le Bélier céleste ou le signe qui précède le Taureau.