Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/264

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C’est ce qui avait lieu tous les ans en mars, au lever du soir du Serpentaire Jason, et au lever du matin de Méduse et de Phaéton, fils du Soleil. C’était à l’orient que les peuples de la Grèce voyaient se lever ce fameux Bélier, qui semblait naître dans les climats où l’on plaçait la Colchide, c’est-à-dire, à l’extrémité orientale de la mer Noire. Le soir on apercevait dans les mêmes lieux le Serpentaire, qui, le matin, au lever du Bélier, avait paru descendre au sein des flots dans les mers du couchant. Voilà le canevas simple sur lequel toute cette fable a été brodée. C’est ce phénomène unique qui fait la matière des poèmes qui ont porté chez les Anciens le nom d’Argonautiques, ou d’expédition de Jason et des Argonautes. Le grand navigateur est le Soleil : son vaisseau est encore une constellation, et le Bélier qu’il va conquérir, est aussi l’un des douze signes, c’est-à-dire, celui qui, dans ces siècles éloignés, annonçait le retour heureux du printemps.

Nous allons bientôt retrouver le même Dragon au pied d’un arbre qui porte les pommes qu’on ne peut cueillir sans que ceux qui ont l’imprudence d’y toucher ne soient malheureux. Nous voyons également le même Bélier, sous le nom d’Agneau, faire l’objet des vœux des initiés, qui sous ces auspices entrent dans la ville sainte, où l’or brille de toutes parts, et cela après la défaite du redoutable Dragon. Enfin nous allons voir Jésus, vainqueur du Dragon, paré des dépouilles de l’Agneau ou du Bélier, ramener ses fidèles compagnons dans la céleste patrie, comme