Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/266

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étaient des hommes mis au rang des dieux, et que, dans l’opinion du peuple égyptien, Isis était une princesse bienfaisante, qui avait régné autrefois sur l’Égypte.

Les Romains tournaient en ridicule les Divinités adorées sur les bords du Nil ; ils proscrivaient Anubis, Isis et Sérapis, et cependant ils adoraient eux-mêmes Mercure, Diane, Cérès et Pluton, c’est-à-dire, absolument les mêmes dieux sous d’autres noms et sous d’autres formes, tant les noms ont d’empire sur le vulgaire ignorant. Platon disait que les Grecs, dès la plus haute antiquité, adoraient le Soleil, la Lune, les Astres ; et Platon ne voyait pas qu’ils conservaient encore de son temps les mêmes dieux, sous les noms d’Hercule, de Bacchus, d’Apollon, de Diane, d’Esculape, etc., comme nous l’avons prouvé dans notre grand ouvrage. Convaincus de cette vérité, que l’opinion qu’un peuple a du caractère de sa religion, ne prouve rien autre chose que sa croyance, et n’en change pas la nature, nous porterons nos recherches jusque dans les sanctuaires de Rome moderne, et nous trouverons que le dieu Agneau, qui y est adoré, est l’ancien Jupiter des Romains, qui prit souvent les mêmes formes sous le nom d’Ammon, c’est-à-dire, celle de Bélier ou de l’Agneau du printemps ; que le vainqueur du prince des Ténèbres, à Pâques, est le même dieu qui, dans le poème des Dionysiaques, triomphe de Typhon à la même époque, et qui répare les maux que le chef des ténèbres avait introduits dans le Monde, sous