Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/267

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les formes de serpent dont Typhon est revêtu ; nous y reconnaîtrons aussi, sous le nom de Pierre, le vieux Janus, avec ses clefs et sa barque, à la tête des douze Divinités des douze mois, dont les autels sont à ses pieds. Nous sentons que nous aurons à vaincre bien des préjugés, et que ceux qui nous accordent que Bacchus et Hercule ne sont que le Soleil, ne nous accorderont pas aussi facilement que le culte de Christ ne soit que le culte du Soleil. Mais qu’ils réfléchissent que les Grecs et les Romains nous l’auraient volontiers accordé sur les preuves que nous allons en apporter, tandis qu’ils n’auraient point aussi aisément consenti à ne pas reconnaître dans Hercule et dans Bacchus des héros et des princes qui avaient mérité d’être élevés au rang des dieux par leurs exploits. Chacun est en garde contre tout ce qui peut détruire les illusions d’un ancien préjugé que l’éducation, l’exemple, l’habitude de croire ont fortifié. Aussi, malgré toute la force des preuves les plus lumineuses dont nous étayerons notre assertion, nous n’espérons convaincre que l’homme sage, le sincère ami de la vérité, disposé à lui sacrifier ses préjugés aussitôt qu’elle se montre à lui. Il est vrai que nous n’écrivons que pour lui : le reste est voué à l’ignorance et aux prêtres qui vivent aux dépens de leur crédulité, et qui les conduisent comme un vil troupeau.

Nous n’examinerons donc pas si la religion Chrétienne est une religion révélée : il n’y a plus que les sots qui croient aux idées révélées et aux revenants.