Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pendant se résoudre à admettre l’aventure d’Adam et d’Ève et du Serpent, et la chute qui a nécessité la réparation, nous les inviterons à se disculper du reproche d’inconséquence. En effet, si la faute n’est pas réelle, que devient la réparation ? ou si les faits se sont passés autrement que le texte de la Genèse l’annonce, quelle confiance donner à un auteur qui trompe dès les premières pages, et dont pourtant l’ouvrage sert de base à la religion des Chrétiens ? Si on se réduit à dire qu’il y a un sens caché, on convient donc qu’il faut avoir recours à l’allégorie, et c’est ce que nous faisons. Il ne reste plus qu’à examiner si l’explication allégorique que nous donnons est bonne, et alors il faut juger notre ouvrage, et c’est ce que nous demandons ; car nous sommes bien éloignés de vouloir qu’on ait aussi de la foi quand il s’agit d’admettre nos opinions. Nous citons des textes, nous donnons des positions célestes : qu’on les vérifie ; nous en tirons des conséquences : qu’on les apprécie. Voici la récapitulation abrégée de notre explication.

D’après les principes de la cosmogonie ou de la Genèse des Mages, avec laquelle celle des Juifs a la plus grande affinité, puisque toutes deux placent l’homme dans un jardin de délices, où un serpent introduit le mal, il naît du temps sans bornes ou de l’éternité une période bornée, divisée en douze parties, dont six appartiennent la lumière, six aux ténèbres, six à l’action créatrice, et six à l’action destructive, six au bien et six au mal de la Nature. Cette période est la révolution annuelle du Ciel ou du