Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/286

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Monde, représenté chez les Mages par un œuf mystique, divisé en douze parties, dont six appartiennent au chef du bien et de la lumière, et six au chef du mal et des ténèbres : ici c’est par un arbre qui donne la connaissance du bien et du mal, et qui a douze fruits ; car c’est ainsi qu’il est peint dans l’évangile d’Ève ; ailleurs c’est par douze mille ans, dont six sont appelés mille de Dieu ; et six mille du Diable. Ce sont autant d’emblèmes de l’année, durant laquelle l’homme passe successivement sous l’empire de la lumière et sous celui des ténèbres, sous celui des longs jours et sous celui des longues nuits, et éprouve le bien et le mal physique qui se pressent, se chassent ou se mêlent, suivant que le Soleil s’approche ou s’éloigne de notre hémisphère, suivant qu’il organise la matière sublunaire par la végétation, ou qu’il l’abandonne à son principe d’inertie, d’où suit la désorganisation des corps et le désordre que l’hiver met dans tous les éléments et sur la surface de la Terre, jusqu’à ce que le printemps y rétablisse l’harmonie.

C’est alors que, fécondée par l’action du feu Éther, immortel et intelligent, et par la chaleur du Soleil de l’Agneau équinoxial, la Terre devient un séjour de délices pour l’homme. Mais lorsque l’astre du Jour, atteignant la Balance et le Serpent céleste ou les signes d’automne, passe dans l’autre hémisphère, alors il livre par sa retraite nos régions aux rigueurs de l’hiver, aux vents impétueux et à tous les ravages que le génie malfaisant des ténèbres exerce dans le