Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/295

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naissant ou d’Adonis, le même que Mithra, dans le lieu même où l’on faisait naître Christ à Bethléem ; ce qui, suivant nous, n’est que le même culte sous un nom différent, comme nous le faisons voir dans la fable d’Adonis, mort et ressuscité comme Christ.

Après avoir montré sur quelle base astronomique porte la fable de l’incarnation du Soleil au sein d’une vierge, sous le nom de Christ, nous allons examiner l’origine de celle qui le fait mourir, puis ressusciter à l’équinoxe du printemps, sous les formes de l’agneau pascal.

Le Soleil, seul réparateur des maux que produit l’hiver, étant censé naître, dans les fictions sacerdotales, au solstice, doit rester encore trois mois aux signes inférieurs, dans la région affectée au mal et aux ténèbres, et y être soumis à la puissance de leur chef avant de franchir le fameux passage de l’équinoxe du printemps, qui assure son triomphe sur la nuit, et qui renouvelle la face de la Terre. On va donc, pendant tout ce temps, le faire vivre, exposé à toutes les infirmités de la vie mortelle, jusqu’à ce qu’il ait repris les droits de la divinité dans son triomphe. Le génie allégorique des mystagogues va lui composer une vie, et imaginer des aventures analogues au caractère qu’ils lui donnent, et qui entre dans le but que se propose l’initiation. C’est ainsi qu’Ésope, voulant peindre l’homme fort et injuste qui opprime le faible, a mis en scène des animaux à qui il a donné des caractères opposés, et a imaginé une action propre à atteindre le but moral de son