Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/296

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apologue. Ainsi les Égyptiens ont inventé la fable d’Osiris ou du Soleil bienfaisant, qui parcourt l’Univers pour y répandre les biens innombrables dont il est la source, et lui ont opposé le prince des Ténèbres, Typhon, qui le contrarie dans ses opérations et qui lui donne la mort. C’est sur une idée aussi simple qu’ils ont bâti la fable d’Osiris et de Typhon, dans laquelle ils nous présentent l’un comme un roi légitime, et l’autre comme le tyran de l’Égypte. Outre les débris de ces anciennes fictions sacerdotales que nous ont conservées Diodore et Plutarque, nous avons une vie d’Osiris et de Typhon, composée par l’évêque Synésius ; car alors les évêques fabriquaient des légendes. Dans celle-ci, les aventures, le caractère et les portraits des deux principes de la théologie égyptienne furent tracés d’imagination, mais cependant d’après l’idée du rôle que chacun d’eux devait y jouer, pour exprimer dans une fable l’action opposée des principes qui se contrarient et se combattent dans la Nature. Les Perses avaient aussi leur histoire d’Ormusd et d’Ahriman, qui contenait le récit de leurs combats, et celui de la victoire du bon principe sur le mauvais. Les Grecs avaient une vie d’Hercule et de Bacchus, qui renfermait l’histoire de leurs exploits glorieux et des bienfaits qu’ils avaient répandus par toute la Terre, et ces récits étaient des poèmes ingénieux et savants. L’histoire de Christ, au contraire, n’est qu’une ennuyeuse légende qui porte le caractère de tristesse et de sécheresse qu’ont les légendes des Indiens, dans lesquelles il n’est ques-