Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/321

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adorateurs du Soleil honoré sous ces deux noms. On imputa à ceux qui se rassemblaient pour la célébration de ces mystères beaucoup de crimes, comme on en imputa aux premiers Chrétiens, et en général à tous ceux qui célèbrent des mystères secrets et nouveaux. Dans certaines légendes, on lui donna pour mère Cérès ou la Vierge céleste. Dans des légendes plus anciennes, c’était la fille de Cérès ou Proserpine qui l’avait conçu de ses amours avec le dieu suprême, métamorphosé en serpent. Ce serpent est le fameux serpent d’Esculape, qui, comme celui que Moïse éleva dans le désert, et auquel Christ se compare, guérissait toutes les maladies. Il en naissait un Bacchus à cornes de taureau, parce que effectivement toutes les fois que le Soleil s’unissait à ce Serpent d’automne, alors montait le Taureau du printemps, qui donnait ses formes à Bacchus, et qui porte les Hyades ses nourrices. Dans les siècles postérieurs, il dut prendre les formes de l’agneau, et c’est alors que Cérès ou la Vierge céleste devint sa mère, dans ce sens qu’elle présidait à sa naissance ; car nous avons déjà vu qu’on le représentait sous l’emblème d’un enfant naissant au solstice d’hiver, pour exprimer l’espèce d’enfance du dieu Soleil ou du Jour, adoré sous le nom de Bacchus en Grèce, en Thrace, dans l’Asie mineure, dans l’Inde et l’Arabie ; sous celui d’Osiris en Égypte, de Mithra en Perse, et d’Adonis en Phénicie ; car Adonis est le même qu’Osiris et que Bacchus, de l’aveu des anciens auteurs. Mais sous ce dernier nom, sa légende est différente de