Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/330

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nion que les autres Chrétiens, qui se disaient des meilleurs croyants, sans doute parce qu’ils étaient les plus ignorants, ne les admettaient à leur communion qu’en leur faisant abjurer l’hérésie ou le dogme de leur religion, qui consistait à croire que Christ et le Soleil n’étaient qu’une même chose. Il y a encore, en Orient, deux sectes chrétiennes qui passent pour adorer le Soleil. Les Gnostiques et les Basilidiens, qui sont les sectaires les plus savants qu’ait eus cette religion, et qui en même temps sont presque les plus anciens, avaient conservé beaucoup de traits qui décelaient l’origine de ce culte solaire. Ils donnaient à leur Christ le nom d’Iao, que l’oracle de Claros, dans Macrobe, donne au Soleil. Ils avaient leurs trois cent soixante-cinq Éons ou génies, en nombre égal à celui des trois cent soixante-cinq jours qu’engendre le Soleil, et leur ogdoade, représentative des sphères. Enfin le christianisme avait tant de conformité avec le culte du Soleil, que l’empereur Adrien appelait les Chrétiens les adorateurs de Sérapis, c’est-à-dire du Soleil ; car Sérapis était le même qu’Osiris, et les médailles anciennes, qui portent l’empreinte de Sérapis, ont cette légende : Soleil Sérapis. Nous ne sommes donc pas les premiers ni les seuls qui ayons rangé les Chrétiens dans la classe des adorateurs du Soleil, et si notre assertion paraît un paradoxe, au moins il n’est pas nouveau.

Après avoir expliqué les fables qui forment la partie merveilleuse du christianisme et de ses dogmes, nous allons entrer dans l’examen de sa partie méta-