Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/334

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tout. Il en fut de même de ceux qui regardaient l’Univers comme un grand effet. L’union de toutes les parties de l’ouvrage et l’ensemble régulier de tout les systèmes du Monde leur a aussi fait admettre une cause unique de l’effet unique, de manière que l’unité de Dieu passa en principe dans l’esprit de ceux qui plaçaient Dieu ou la cause première hors du Monde, et dans l’esprit de ceux qui confondaient Dieu avec le Monde, et qui ne distinguaient point l’ouvrier de l’ouvrage, comme Pline et comme tous les plus anciens philosophes. « Toutes choses, dit Marc-Aurèle, sont liées entre elles par un enchaînement sacré, et il n’y en a aucune qui soit étrangère à l’autre ; car tous tes êtres ont été combinés pour former un ensemble d’où dépend la beauté de l’Univers. Il n’y a qu’un seul Monde qui comprend tout, un seul Dieu qui est partout, une seule matière éternelle, une seule loi, qui est la raison commune à tous les êtres. »

On voit dans ce peu de mots de cet Empereur philosophe le dogme de l’unité de Dieu, reconnu comme conséquence de l’unité du Monde, c’est-à-dire l’opinion philosophique et le motif qui lui a donné naissance. Les Pères de l’Église eux-mêmes ont conclu l’unité de Dieu de l’unité du Monde, c’est-à-dire, l’unité de cause de l’unité d’effet ; car chez eux l’effet est distingué de la cause, ou Dieu est séparé du Monde, c’est-à-dire, qu’ils admettent une cause abstraite, au lieu de l’être réel, qui est le Monde. Voici comme s’exprime un d’entre eux, Athanase. « Comme