Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/335

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« il n’y a qu’une Nature et qu’un ordre pour toutes choses, nous devons conclure qu’il n’y a qu’un Dieu, artiste et ordonnateur, et de l’unité de l’ouvrage déduire celle de l’ouvrier. »

On voit donc ici les Chrétiens déduire l’unité de Dieu de l’unité du Monde, comme tous les philosophes païens l’avaient fait avant eux. Dans tout cela on reconnaît la marche naturelle de l’esprit humain, et l’on ne sent pas le besoin de faire intervenir la Divinité par la supposition absurde d’une révélation.

Tous les Platoniciens admettaient l’unité de l’archétype ou du modèle sur lequel Dieu créa le Monde, ainsi que l’unité des démiourgos ou du dieu artiste, par une suite de mêmes principes philosophiques, c’est-à-dire, d’après l’unité même de l’ouvrage, comme on peut le voir dans Proclus et dans tous les Platoniciens.

Ceux qui, comme Pythagore, employaient la théorie des nombres pour expliquer les vérités théologiques, donnaient également à la monade le titre de cause et de principe. Ils exprimaient par le nombre un ou par l’unité la cause première, et concluaient l’unité de Dieu d’après les abstractions mathématiques. L’unité se reproduit partout dans les nombres : tout part de l’unité. Il en était de même de la monade divine. On plaçait au-dessous de cette unité différentes triades, qui exprimaient des facultés émanées d’elles et des intelligences secondaires.

D’autres, remarquant la forme des administrations humaines, et surtout celle des gouvernements de