Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/339

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partie de sa substance unique, puisqu’il n’existait rien qui ne fût une de ses parties. Toutes ces distinctions appartiennent à la philosophie platonicienne et pythagoricienne, et ne supposent point encore de révélation. Point d’expression plus familière aux anciens philosophes, que celle-ci : « L’Univers est un grand être animé qui renferme en lui tous les principes de vie et d’intelligence répandus dans les êtres particuliers. Ce grand être souverainement animé et souverainement intelligent, est Dieu même, c’est-à-dire, Dieu, verbe ou raison, esprit ou vie universelle. »

L’âme universelle, désignée sous le nom de spiritus, et comparée à l’esprit de vie qui anime toute la Nature, se distribuait principalement dans les sept sphères célestes, dont l’action combinée était censée régler les destinées de l’homme, et répandre les germes de vie dans tout ce qui naît ici bas. Les Anciens peignaient ce souffle unique, qui produit l’harmonie des sphères, par une flûte à sept tuyaux, qu’ils mettaient entre les mains de Pan ou de l’image destinée à représenter la Nature universelle : de là vient aussi l’opinion que l’âme du Monde était renfermée dans le nombre sept ; idée que les Chrétiens empruntèrent des platoniciens, et qu’ils ont exprimée par le sacrum septenarium, ou par leurs sept dons du Saint-Esprit. Comme le souffle de Pan, celui du Saint-Esprit était, suivant saint Justin, divisé en sept esprits. L’onction des prosélyte était accompagnée d’une invocation a Saint-Esprit : on l’appelait la mère des