Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/344

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cienne théologie plaçait la substance de la Divinité et l’âme universelle du Monde, d’où émanent la lumière et la vie, ou, pour me servir des expressions des Chrétiens, le logos ou le verbe qui éclaire tout homme venant au monde, et le spiritus ou le Saint-Esprit qui vivifie tout.

Manès appelle Dieu « une lumière éternelle, intelligente, très-pure, qui n’est mêlée d’aucuns ténèbres. Il dit que Christ est le fils de la lumière éternelle. » Ainsi Platon appelait le Soleil le fils unique de Dieu, et les Manichéens plaçaient Christ dans cet astre, comme nous l’avons déjà observé.

C’était aussi l’opinion des Valentiniens. « Les hommes, dit Beausobre, ne pouvant concevoir rien de plus beau, rien de plus pur ni de plus incorruptible que la lumière, imaginèrent facilement que la plus excellente nature n’était qu’une lumière très-parfaite. On trouve cette idée répandue chez toutes les nations qui ont passé pour savantes. L’Écriture-Sainte elle-même ne dément pas cette opinion. Dans toutes les apparitions de la Divinité, on la voit toujours environnée de feu et de lumière. C’est du milieu d’un buisson ardent que l’Éternel parle à Moïse. Le Thabor est supposé environné de lumière quand le père de toutes lumières parle à son fils. On connaît la fameuse dispute des moines du mont Athos sur la nature de cette lumière, incréée et éternelle, qui était la Divinité elle-même. »


Les Pères de l’Église les plus instruits, et les écrivains orthodoxes, disent constamment : « Que Dieu