Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/35

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cause ou du Grand-Être, ont dû attirer les regards et les hommages des mortels. C’est par des faits et par un précis de l’histoire religieuse de tous les peuples que nous pouvons démontrer que ce qui a dû être a été effectivement, et que tous les hommes de tous les pays, dès la plus haute antiquité, n’ont eu d’autres dieux que les dieux naturels, c’est-à-dire, le Monde et ses parties les plus actives et les plus brillantes, le Ciel, la Terre, le Soleil, la Lune, les Planètes, les Astres fixes, les Éléments, et en général tout ce qui porte le caractère de cause et de perpétuité dans la Nature. Peindre et chanter le Monde et ses opérations, c’était autrefois peindre et chanter la Divinité.

De quelque côté que nous jetions nos regards dans l’ancien comme dans le nouveau continent, partout la Nature et ses principaux agents ont eu des autels. C’est son corps auguste, ce sont ses membres sacrés qui ont été l’objet de la vénération des peuples. Chérémon et les plus savants prêtres de l’Égypte étaient persuadés, comme Pline, qu’on ne devait admettre rien hors le Monde ou hors la cause visible, et ils appuyaient leur opinion de celle des plus anciens Égyptiens, « qui ne reconnaissaient, disent-ils, pour dieux que le Soleil, la Lune, les Planètes, les Astres qui composent le zodiaque, et tous ceux qui, par leur lever ou leur coucher, marquent les divisions des signes, leurs sous-divisions en décans, l’horoscope et les astres qui y président, et que l’on nomme chefs puissants du Ciel. Ils assuraient que les Égyptiens, regardant le Soleil