Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/36

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comme un grand Dieu, architecte et modérateur de l’Univers, expliquaient non-seulement la fable d’Osiris, mais encore toutes leurs fables religieuses, généralement par les astres et par le jeu de leurs mouvements, par leur apparition, leur disparition ; par les phases de la Lune, par les accroissements ou la diminution de sa lumière, par la marche progressive du Soleil, par les divisions du Ciel et du temps dans leurs deux grandes parties, l’une affectée au jour et l’autre à la nuit ; par le Nil ; enfin, par l’action des causes physiques. Ce sont là, disaient-ils, les dieux arbitres souverains de la fatalité, que nos pères ont honorés par des sacrifices, et à qui ils ont élevé des images. » Effectivement, nous avons fait voir, dans notre grand ouvrage, que les animaux mêmes, consacrés dans les temples de l’Égypte, et honorés par un culte, représentaient les diverses fonctions de la grande cause, et se rapportaient au Ciel, au Soleil, à la Lune et aux différentes constellations, comme l’a très-bien aperçu Lucien. Ainsi la belle étoile Sirius ou la Canicule fut honorée sous le nom d’Anubis, et sous la forme d’un chien sacré nourri dans les temples. L’épervier représenta le Soleil, l’ibis la Lune, et l’astronomie fut l’ame de tout le système religieux des Égyptiens. C’est au Soleil et à la Lune, adorés sous les noms d’Osiris et d’Isis, qu’ils attribuaient le gouvernement du Monde, comme à deux divinités premières et éternelles, dont dépendait tout le grand ouvrage de la génération et de la végétation dans notre Monde