Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/357

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’ils remuèrent beaucoup à Rome sous Claude, et qu’ils étaient mus par un certain Christ, homme turbulent, qui fut cause que cet empereur les chassa de Rome. Lequel des deux historiens croire, de Tacite ou de Suétone, qui sont aussi peu d’accord sur le lieu et sur le temps où a vécu le prétendu Christ ? Les Chrétiens préféreront Tacite, qui paraît plus d’accord avec la légende solaire. Pour nous, nous dirons que ces deux historiens n’ont parlé de Christ que sur des bruits vagues, sans y attacher aucune importance, et que sur ce point, leur témoignage ne peut pas offrir de garantie suffisante de l’existence de Christ comme homme, soit législateur, soit imposteur. Si cette existence eût été aussi indubitable, on n’eût pas vu, du temps de Tertullien, des auteurs qui avaient plus sérieusement discuté la question et examiné l’origine du Christianisme, écrire que le culte des Chrétiens était celui du Soleil, et n’était pas dirigé vers un homme qui eût autrefois existé. Convenons de bonne foi que ceux qui font de Christ un législateur ou un imposteur, ne sont conduits là que parce qu’ils n’ont pas assez de foi pour en faire un dieu, ni assez comparé sa fable avec les fables solaires, pour n’y voir que le héros d’une fiction sacerdotale. C’est ainsi que ceux qui ne peuvent admettre comme des faits vrais les exploits d’Hercule, ni voir dans Hercule un dieu, se réduisent à en faire un grand prince dont l’histoire a été embellie par le merveilleux. Je sais que cette manière de tout expliquer est fort simple et ne coûte pas de grands efforts ;