Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/37

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sublunaire. Ils bâtirent, en l’honneur de l’astre qui nous distribue la lumière, la ville du Soleil ou d’Héliopolis, et un temple dans lequel ils placèrent la statue de ce dieu. Elle était dorée, et représentait un jeune homme sans barbe, dont le bras était élevé, et qui tenait en main un fouet, dans l’attitude d’un conducteur de chars ; dans sa main gauche était la foudre et un faisceau d’épis. C’est ainsi qu’ils désignèrent la puissance et tout ensemble la bienfaisance du dieu qui allume les feux de la foudre, et qui verse ceux qui font croître et mûrir les moissons.

Le fleuve du Nil, dont le débordement périodique vient tous les ans féconder par son limon les campagnes de l’Égypte, fut aussi honoré comme dieu ou comme une des causes bienfaisantes de la Nature. Il eut des autels et des temples à Nilopolis ou dans la ville du Nil. Près des cataractes, au-dessus d’Éléphantine, il y avait un collége de prêtres attachés à son culte. On célébrait les fêtes les plus pompeuses en son honneur, au moment surtout où il allait épancher dans la plaine les eaux qui tous les ans venaient la fertiliser. On promenait dans les campagnes sa statue en grande cérémonie ; on se rendait ensuite au théâtre ; on assistait à des repas publics ; on célébrait des danses, et l’on entonnait des hymnes semblables à ceux qu’on adressait à Jupiter, dont le Nil faisait la fonction sur le sol d’Égypte. Toutes les autres parties actives de la nature reçurent les hommages des Égyptiens. On lisait sur une ancienne colonne une inscription en l’honneur des dieux immortels, et les dieux