Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/387

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Romains leurs aruspices, leurs augures interprètes des volontés des dieux ?

Chez les Chinois, l’empereur Tchoam-Hong avait près de lui un bonze qui se vantait de commander aux vents et aux pluies ; car les rois se sont associés aux prêtres pour tromper les hommes, afin de mieux les asservir. Ainsi les rois de France, tout vicieux qu’ils étaient, faisaient des miracles ; et à peine frottés de l’huile sainte, ils guérissaient des écrouelles.

Le roi de Loango passe pour avoir la puissance de faire tomber la pluie. Il lance une flèche vers le Ciel dans une cérémonie à laquelle tout le peuple assiste. S’il pleut ce jour-là, toute la nation est dans des transports de joie, jusqu’au délire. Chez nous, on fait des processions et des prières de quarante heures pour le même objet, et l’on a toujours soin d’attendre que le temps change afin d’aider le miracle, et c’est encore là du culte. Si c’est de la superstition, je demande qui tracera la ligne de démarcation qui la sépare de ce qu’on appelle proprement religion ; car c’est dans les temples et par les prêtres que tout cela s’opère, et au nom de Dieu.

Les sacrifices, dit la trop célèbre impératrice Ouché, qui s’offrent au Ciel, à la Terre et aux esprits, n’ont d’autre objet que d’attirer les prospérités et de détourner les malheurs. Ôtez aux dieux ce pouvoir, et aux sacrifices la vertu de nous rendre les dieux propices, que devient le culte ?

Kublai-Kan sacrifie aux dieux pour leur demander une longue vie pour lui, pour sa femme et ses enfants,