Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/408

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de tableaux déchirants, d’assassinats commis au nom de la religion, la révolution française n’a-t-elle pas étalés sous nos yeux ! Je vous en prends à témoin, ruines fumantes de la Vendée, où les prêtres consommaient le sacrifice de leur dieu de paix sur des monceaux de cadavres ensanglantés, prêchaient le meurtre et le carnage un crucifix à la main, et s’abreuvaient du sang de ces braves Français qui mouraient pour la défense de leur patrie et de ses lois.

Si la population de vos belles contrées est presque entièrement détruite, si le voyageur n’y rencontre plus que des ossements, des cendres et des ruines, à qui peut-on imputer ces malheurs, sinon aux prêtres, qui ne séparent jamais leur cause de celle de la religion, et qui bouleverseraient l’Univers pour conserver leurs richesses et leur puissance ? Peut-on, après tant de crimes, ne pas mettre les religions au nombre des plus grands fléaux, puisqu’elles sont au moins le prétexte dont se sert le prêtre pour commettre et ordonner le massacre ? Ce sont là, me dira-t-on, les abus de la religion. Eh ! que m’importe à moi, quand tout est abus dans une institution politique, ou quand les abus sont une suite nécessaire de son existence ? Ce sont les prêtres, dit-on encore, qui font le mal. Oui, mais vous ne voulez pas de religion sans prêtres. Vous voulez conséquemment tous les maux que les ministres du culte font aux sociétés qu’ils fanatisent.

Il est donc faux qu’il soit plus utile de tromper les hommes, qu’il ne l’est de les instruire ; que la reli-