Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/428

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que Synésius disait : Je ne serai philosophe que pour moi-même, et je serai toujours évêque pour le peuple. Avec de telles maximes on cesse d’être philosophe, et l’on reste imposteur.

Les Chrétiens ou leurs docteurs avaient encore, dans le quatorzième siècle, leur doctrine secrète. Il ne fallait pas, suivant eux, livrer aux oreilles du peuple les mystères sacrés de la théologie. « Éloignez-vous, profanes, disait autrefois le diacre au moment où les Chrétiens allaient célébrer leurs mystères. Que les catéchumènes et ceux qui ne sont pas encore admis, sortent ! »

Ils avaient emprunté cette formule des anciens Païens, comme ils ont emprunté tout le reste. En effet, le héraut ne manquait pas, au commencement de la célébration des mystères anciens, de prononcer la terrible défense : Loin d’ici tout profane ! c’est-à-dire tous ceux qui ne sont pas initiés. On interdisait l’entrée du temple de Cérès et la participation aux mystères à tous ceux qui ne jouissaient point de la liberté, et dont la naissance n’était pas reconnue par la loi ; aux femmes de mauvaise vie, aux philosophes qui niaient la Providence, tels que les épicuriens, et aux Chrétiens, dont la doctrine exclusive proscrivait les autres initiations. Cette interdiction ou excommunication passait pour une grande punition, puisqu’elle privait l’homme de tous les bienfaits de l’initiation et des hautes promesses dont on entretenait les initiés, tant pour cette vie que pour l’autre.

Un initié appartenait à une classe d’hommes pri-