Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/429

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vilégiés dans la Nature, et devenait le favori des dieux ; c’est de même chez les Chrétiens. Pour lui seul le Ciel ouvrait ses trésors. Heureux pendant sa vie par sa vertu et par les bienfaits des immortels, il pouvait encore se promettre au-delà du tombeau une félicité éternelle.

Les prêtres de Samothrace accréditèrent leur initiation en promettant des vents favorables et une heureuse navigation à ceux qui se faisaient initier chez eux. Les initiés aux mystères d’Orphée étaient censés affranchis de l’empire du mal, et l’initiation les faisait passer à un état de vie qui leur donnait les espérances les plus heureuses. « J’ai évité le mal et trouvé le bien, » disait l’initié aussitôt qu’il était purifié.

Un des fruits les plus précieux de l’initiation à ces mystères, c’était d’entrer en commerce avec les dieux, même durant cette vie et toujours après la mort. Ce sont là les rares privilèges que vendaient les Orphéotélestes aux sots qui avaient la simplicité de les acheter, et toujours comme chez nous, sans autre garantie que la crédulité. Les initiés aux mystères d’Éleusis se persuadaient que le Soleil brillait pour eux seuls d’une clarté pure. Ils se flattaient que les déesses les inspiraient et leur donnaient de sages conseils, comme on le voit par Périclès.

L’initiation dissipait les erreurs, écartait les malheurs, et, après avoir répandu la joie dans le cœur de l’homme pendant sa vie, elle lui donnait encore les espérances les plus douces au moment de la mort,