Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/440

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des pourceaux, avec qui leur genre de vie leur donnait tant d’affinité, et qu’il n’eût regardé notre Église, avant la révolution, comme une véritable Circé. Mais nos docteurs ont eu grand soin de proscrire la métempsycose. Ils nous ont fait grâce de cette fable ; ils se sont contentés de nous faire rôtir après la mort. L’évêque Synésius ne fut pas si généreux ; car il prétendit que ceux qui avaient négligé de s’attacher à Dieu, seraient obligés, par la loi du destin, de recommencer un nouveau genre de vie tout contraire au précédent, jusqu’à ce qu’ils fussent repentants de leurs péchés. Cet évêque tenait encore aux dogmes de la théologie que Timée appelle des dogmes étrangers ou barbares. Les Simoniens, les Valentiniens, les Basilidiens, les Marcionites, en général tous les Gnostiques, professèrent aussi la même opinion sur la métempsycose.

Cette doctrine était si ancienne et si universellement répandue en Orient, dit Burnet, qu’on croirait qu’elle est descendue du Ciel, tant elle paraît sans père, sans mère et sans généalogie. Hérodote la trouva établie chez les Égyptiens, et cela dès la plus haute antiquité. Elle fait aussi la base de la théologie des Indiens, et le sujet des métamorphoses et des incarnations fameuses dans leurs légendes.

La métempsycose est reçue presque partout au Japon : aussi les habitants du pays ne vivent guère que de végétaux, dit Kæmpfer. Elle est aussi un dogme des Talapoins ou des religieux de Siam, et des Tao-Sée à la Chine. On la trouve chez les Kal-