Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/445

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matière terrestre. Dans les mystères d’Isis, dont Apulée nous a donné les détails, on faisait passer le récipiendaire par la région ténébreuse de l’empire des morts ; de là dans une autre enceinte qui représentait les éléments ; et enfin il était admis dans la région lumineuse, où le Soleil le plus brillant faisait évanouir les ténèbres de la nuit, c’est-à-dire, dans les trois Mondes, terrestre, élémentaire et céleste.

« Je me suis, disait l’initié, approché des confins de la mort, ayant foulé aux pieds le seuil de Proserpine ; j’en suis revenu à travers tous les éléments. Ensuite j’ai vu paraître une lumière brillante, et me suis trouvé en présence des dieux. » C’était là l’autopsie. L’Apocalypse de Jean en est un exemple.

Ce que la mystagogie mettait en spectacle dans les sanctuaires, la poésie et même la philosophie dans leurs fictions l’enseignaient publiquement aux hommes : de là sont nées les descriptions de l’Élysée et du Tartare que l’on trouve dans Homère, dans Virgile et dans Platon, et celles que toutes les théologies nous ont données, chacune à sa manière.

Jamais on n’eut de la Terre et de ses habitants, une description aussi complète que celle que les Anciens nous ont laissée de ces pays de nouvelle création, connus sous le nom d’Enfer, de Tartare et d’Élysée, et ces mêmes hommes, si bornés dans leurs connaissances géographiques, sont entrés dans les détails les plus circonstanciés sur le séjour qu’habitent les âmes après la mort, sur le gouvernement de chacun des deux empires qui se partagent le domaine des om-