Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/452

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et Rhadamanthe, et quelquefois Triptolème, fameux dans les mystères de Cérès, où l’on enseignait la doctrine des récompenses et des peines.

Les Indiens ont leur Zomo ou, selon d’autres, Jamen, qui fait aussi la fonction de Juge aux enfers. Les Japonais, sectateurs de Buda, le reconnaissent également pour juge des morts. Les Lamas ont Erlik-Kan, despote souverain des enfers et juge des âmes.

Une vaste prairie occupait le milieu de ce carrefour où Minos siégeait, et où se rassemblaient les morts. Les Mages, qui imaginèrent aussi une semblable prairie, disaient qu’elle était toute semée d’asphodèle. Les Juifs avaient leur vallée de Josaphat. Chacun fit sa fable ; mais tous ont oublié qu’une vérité enveloppée de mille mensonges perd bientôt sa force, et que quand même le dogme des récompenses et des peines serait vrai, le merveilleux le rendrait incroyable.

Les morts étaient conduits à ce redoutable tribunal par leur ange gardien ; car la théorie des anges gardiens n’est pas nouvelle ; elle se retrouve chez les Perses, chez les Chaldéens. C’était le génie familier qui en tenait lieu chez les Grecs. Cet ange gardien, qui avait été le surveillant de toute leur conduite, ne leur permettait d’emporter avec eux que leurs bonnes et leurs mauvaises actions. On appelait ce lieu divin, où les âmes se réunissaient pour être jugées, le Champ de la Vérité, sans doute parce que toute vérité y était révélée, et qu’aucun crime n’échappait à la connaissance et à la justice du grand juge. On ne voit