Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/485

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dégradation de l’ancienne morale chez eux. Ce sont les bonzes qui ont substitué des pratique superstitieuses à l’accomplissement des véritables devoirs. Le peuple ajouta foi à ces séducteurs, qui leur faisaient espérer tous les degrés de bonheur pour ce Monde et pour l’autre. Il se livra à leurs prestiges, disent les Chinois, et il a cru par là tous ses devoirs accomplis. Combien de gens parmi nous, qui, parce qu’ils sont exacts à entendre la messe et à se confesser, se croient affranchis des devoirs qu’impose la morale publique et la vie sociale ! Combien qui, parce qu’ils sont fidèles aux prêtres, se croient dispensés de l’être à leur patrie, d’en respecter les magistrats, et à qui les prêtres même feraient un crime de leur obéissance aux lois de leur pays, tant il est facile de dénaturer la morale au nom de la religion ! On dira encore que ce n’est là qu’un abus de la religion chez le peuple, et qui n’a lieu que dans la classe la moins instruite. Cela peut être ; mais cette classe est la plus nombreuse, et c’est celle-là même pour qui, dit-on, il faut une religion, et conséquemment celle qui en abuse. Mais non, ce n’est pas seulement le peuple qui prend des actes religieux pour des vertus ; les chefs même des sociétés en ont souvent fait autant. Les évêques de Mingrelie sont journellement en fêtes, et passent leur vie en repas de débauche, en revanche ils s’abstiennent de manger de la chair certains jours, et se croient par-là dispensés de toutes les vertus. Ils pensent qu’en offrant de l’or ou de l’argent à quelque image, leurs péchés sont effacés. L’avant-dernier de nos rois, et