Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/486

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le plus crapuleux de tous, était naturellement religieux, et entendait fort exactement la messe. Louis XI commettait tous les crimes sous la protection d’une petite image de la Vierge.

Les Chrétiens d’Arménie mettent toute leur religion dans le jeûne. Nos paysans s’enivrent en sortant de la messe, et le dimanche ne se soutient que par l’immoralité et par les réunions de débauche et de plaisirs. Les Persans regardent la pureté légale comme la partie la plus importante de leur culte. Ils ont toujours à la bouche cette maxime de leur prophète : « La religion est fondée sur la netteté, et la moitié de la religion c’est d’être bien net. » Dans la religion musulmane, on est réputé fidèle quand on tient ses vêtements et son corps purs ; quand on est exact à faire cinq fois par jour ses prières, à jeûner le mois Ramazan, et quand on fait le voyage de la Mecque.

Mallet, dans son histoire de Danemarck, observe avec raison qu’en général les hommes ne regardent la morale que comme la partie accessoire des religions. On a introduit dans la religion des Chrétiens la distinction absurde des vertus humaines et des vertus religieuses ; et c’est toujours à ces dernières, qui ne sont que des vertus chimériques, que l’on a donné la préférence. Les Scipion, les Caton, les Socrate, n’avaient que des vertus humaines, et les grands hommes du christianisme avaient les vertus religieuses. Et quels sont ces grands-hommes, ces héros du christianisme, qu’on nous propose pour modèles ? Pas un homme recommandable par des