Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/502

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chrétienne l’eût absous s’il se fût fait baptiser ; car on sait que le baptême efface tous les forfaits, et rend la robe d’innocence à celui qui le reçoit. Sophocle, dans Œdipe, prétend que toutes les eaux du Danube et du Phase n’auraient pas suffi pour purifier les crimes de la famille de Laïus ; une goutte d’eau baptismale l’aurait fait. Quelle affreuse institution ! Il est des monstres qu’il faut abandonner aux remords et à l’effroi qu’inspire une conscience coupable. La religion qui calme les frayeurs des grands scélérats est un encouragement au crime, et le plus grand des fléaux en morale comme en politique : il faut en purger la Terre. Fallait-il donc faire les frais d’une initiation qui a coûté tant de larmes et de sang au Monde, pour enseigner aux initiés qu’un dieu est mort pour absoudre l’homme de tous les crimes, et lui préparer des remèdes contre les justes terreurs dont la Nature entoure le cœur des grands coupables ? Car c’est là, en dernière analyse, le but et le fruit de la mort du prétendu héros de cette secte. Il faut convenir que s’il y avait un Tartare, il devrait être pour des tels docteurs.