Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/517

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division par douze, qui est celle du zodiaque, à travers lequel les hommes passaient pour retourner au Monde lumineux. Les Manichéens, dans leurs fictions sacrées sur le retour des âmes à l’air parfait et à la colonne de lumière, figuraient ces mêmes signes par douze vases attachés à une roue qui, en circulant, élevait les âmes des bienheureux vers le foyer de la lumière éternelle. Le génie mystagogique a varié les emblêmes par lesquels on a désigné le Monde et le zodiaque : cette grande roue est le zodiaque, appelé par les Hébreux la roue des signes. Ce sont là les roues qu’Ézéchiel voit se mouvoir dans les cieux ; car les orientaux (observe judicieusement Beausobre) sont fort mystiques, et n’expriment leurs pensées que par des symboles et des figures. Les prendre à la lettre, ce serait prendre l’ombre pour la réalité. Ainsi les Mahométans désignent l’Univers par une ville qui a douze mille parasanges de tour, et dans laquelle il y a douze mille portiques, c’est-à-dire, qu’ils emploient la division millésimale dont les Perses font usage dans la fable de la création, pour représenter le temps ou la fameuse période que se partagent entre eux les deux principes. Ces fables se retrouvent partout.

Les peuples du Nord parlent aussi de douze gouverneurs chargés de régler ce qui concerne l’administration de la ville céleste. Leur assemblée se tient dans la plaine nommée Ida, qui est au milieu de la résidence divine. Ils siégent dans une salle où il y a douze trônes, outre celui que le Père universel occupe. Cette salle est la plus grande et la plus magni-