Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/516

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais écoutons les docteurs chrétiens et les Juifs eux-mêmes. Le savant évêque d’Alexandrie nous dit du rational appliqué sur la poitrine du grand-prêtre des Juifs, qu’il est une image du Ciel ; que les douze pierres qui le composent et qui sont rangées trois par trois sur un quadrilatère, désignent le zodiaque et les quatre saisons, de trois en trois mois. Or, ces pierres, disposées comme celles de l’Apocalypse, sont aussi les mêmes, à quelques-unes près. Philon et Joseph donnent une semblable explication. Sur chacune des pierres, dit Joseph, était gravé le nom d’un des douze fils de Jacob, chef des tribus ; et ces pierres représentaient les mois ou les douze signes figurés dans le zodiaque. Philon ajoute que cette distribution, faite trois par trois, indiquait visiblement les saisons, qui, sous chacun des trois mois, répondent à trois signes.

D’après ces témoignages, il ne nous est pas permis de douter que le même génie astrologique qui a présidé à la composition du rational n’ait dirigé le plan de la ville sainte, resplendissante de lumière, et dans laquelle sont introduits les élus et les fidèles disciples d’Ormusd.

On trouve aussi dans Lucien une pareille ville destinée à recevoir les bienheureux, et dans laquelle on voit briller l’or et les pierreries qui ornaient la ville de l’Apocalypse. Il n’y a aucune différence entre ces deux fictions, si ce n’est que dans Lucien c’est la division par sept, ou le système planétaire que l’on a représenté, et que dans l’Apocalypse on a préféré la