Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/65

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et l’organisation du monde ; Orphée en fait autant dans les Argonautiques d’Apollonius ; la cosmogonie de Sanchoniaton ou celle des Phéniciens cache sous le voile de l’allégorie les grands secrets de la Nature, que l’on enseignait aux initiés. Les philosophes qui ont succédé aux poètes qui les précédèrent dans la carrière de la philosophie, divinisèrent toutes les parties de l’univers, et ne cherchèrent guère les dieux que dans les membres du grand Dieu ou du grand tout appelé Monde, tant l’idée de sa divinité a frappé tous ceux qui ont voulu raisonner sur les causes de notre organisation et de nos destinées.

Pythagore pensait que les corps célestes étaient immortels et divins ; que le Soleil, la Lune et tous les Astres étaient autant de dieux qui renfermaient avec surabondance la chaleur, qui est le principe de la vie. Il plaçait la substance de la Divinité dans ce feu Éther, dont le Soleil est le principal foyer.

Parménide imaginait une couronne de lumière qui enveloppait le Monde, il en faisait aussi la substance de la Divinité, dont les Astres partageaient la Nature. Alcméon de Crotone faisait résider les dieux dans le Soleil, dans la Lune et dans les autres Astres. Antisthène ne reconnaissait qu’une seule Divinité, la Nature. Platon attribue la Divinité au Monde, au Ciel ; aux Astres et à la Terre. Xénocrate admettait huit grands dieux, le Ciel des fixes et les sept Planètes. Héraclide de Pont professa la même doctrine. Théophraste donne le titre de causes premières aux Astres et aux signes célestes. Zénon appelait aussi dieux