Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/66

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l’Éther, les Astres, le Temps et ses parties. Cléanthe admettait la dogme de la divinité de l’Univers, et surtout du feu Éther, qui enveloppe les sphères et les pénètre. La Divinité toute entière, suivant ce philosophe, se distribuait dans les Astres, dépositaires d’autant de portions de ce feu divin. Diogène le babylonien rapportait toute la mythologie à la Nature ou à la physiologie. Chrysippe reconnaissait le monde pour Dieu. Il faisait résider la substance divine dans le feu Éther, dans le Soleil, dans la Lune et dans les Astres, enfin dans la Nature et ses principales parties.

Anaximandre regardait les Astres comme autant de dieux ; Anaximène donnait ce nom à l’Éther et à l’Air ; Zénon, au monde en général, et au Ciel en particulier.

Nous ne pousserons pas plus loin nos recherches sur les dogmes des anciens philosophes, pour prouver qu’ils ont été d’accord avec les plus anciens poètes, avec les théologiens qui composèrent les premières théogonies, avec les législateurs qui réglèrent l’ordre religieux et politique, et avec les artistes qui élevèrent les premiers des temples et des statues aux dieux.

Il reste donc démontré, d’après tout ce que nous venons de dire, que l’Univers et ses parties, c’est-à-dire, la Nature et ses agents principaux, ont non-seulement dû être adorés comme dieux, mais qu’ils l’ont été effectivement ; d’où il résulte une conséquence nécessaire ; savoir : que c’est par la Nature et