Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/70

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« seaux et de tous les monstres qui respirent au sein des mers. La force vive qui les anime émane de ce feu éternel qui brille dans les cieux, et qui, captif dans la matière grossière des corps, ne s’y développe qu’autant que le permettent les diverses organisations mortelles qui émoussent sa force et son activité. A la mort de chaque animal, ces germes de vie particulière, ces portions du souffle universel, retournent à leur principe, et à leur source de vie qui circule dans la sphère étoilée. »

Timée de Locres, et après lui Platon et Proclus, ont fait un Traité sur cette ame universelle, appelée ame du Monde, qui, sous le nom de Jupiter, subit tant de métamorphoses dans la mythologie ancienne, et qui est représentée sous tant de formes empruntées des animaux et des plantes dans le système des Égyptiens. L’Univers fut donc regardé comme un animal vivant, qui communique sa vie à tous les êtres qu’il engendre par sa fécondité éternelle.

Non-seulement il fut réputé vivant, mais encore souverainement intelligent, et peuplé d’une foule d’intelligences partielles répandues par toute la Nature, et dont la source était dans son intelligence suprême et immortelle.

Le Monde comprend tout, dit Timée ; il est animé et doué de raison : c’est ce qui a fait dire à beaucoup de philosophes que le Monde était vivant et sage.

Cléanthe, qui regardait l’Univers comme Dieu ou comme la cause universelle et improduite de tous les effets, donnait une ame et une intelligence au Monde,