Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/71

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et c’était à cette ame intelligente qu’appartenait proprement la Divinité. Dieu, suivant lui, établissait son principal siège dans la substance éthérée, dans cet élément subtil et lumineux qui circule avec abondance autour du firmament, et qui de là se répand dans tous les Astres, qui par cela même partage la nature divine.

Dans le second livre de Cicéron sur la nature des Dieux, un des interlocuteurs s’attache à prouver par plusieurs arguments que l’Univers est nécessairement intelligent et sage. Une des principales raisons qu’il en apporte, c’est qu’il n’est pas vraisemblable que l’homme, qui n’est qu’une infiniment petite partie du grand Tout, ait des sens et de l’intelligence, et que le Tout lui-même, d’une nature bien supérieure à celle de l’homme, en soit privé. « Une même sorte d’ames, dit Marc-Aurèle, a été distribuée à tous les animaux qui sont sans raison, et un esprit intelligent à tous les êtres raisonnables. De même que tous les corps terrestres sont formés d’une même terre, de même que tout ce qui vit et tout ce qui respire ne voit qu’une même lumière, reçoit et ne rend qu’un même air, de même il n’y a qu’une ame, quoiqu’elle se distribue en une infinité de corps organisés : il n’y a qu’une intelligence, quoiqu’elle semble se partager. Ainsi la lumière du Soleil est une, quoiqu’on la voie dispersée sur les murailles, sur les montagnes, sur mille objets divers. »

Il résulte de ces principes philosophiques que la