Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/91

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« l’autre qui engendre en elle. La première, c’est le Monde supérieur à la Lune ; la seconde, c’est le Monde sublunaire : de ces deux parties, l’une divine, toujours changeante, est composé ce qu’on appelle le Monde, dont un des principes est toujours mouvant et gouvernant, et l’autre toujours mu et gouverné. »

Voilà un précis de la philosophie ancienne qui a passé dans les théologies et les cosmogonies de différents peuples.

Cette distinction de la double manière dont la grande cause procède à la génération des êtres produits par elle et en elle, dut donner lieu à des comparaisons avec les générations d’ici-bas, où deux causes concourent à la formation de l’animal ; l’une activement, l’autre passivement ; l’une comme mâle, l’autre comme femelle ; l’une comme père, et l’autre comme mère. La Terre dut être regardée comme la matrice de la Nature et le réceptacle des germes, et la nourrice des êtres produits dans son sein ; le Ciel, comme le principe de la semence et de la fécondité. Ils durent présenter l’un et l’autre les rapports de mâle et de femelle, ou plutôt de mari et de femme, et leur concours l’image d’un mariage d’où naissent tous les êtres. Ces comparaisons ont été effectivement faites. Le Ciel, dit Plutarque, parut aux hommes faire la fonction de père, et la Terre celle de mère. « Le Ciel était le père, parce qu’il versait la semence dans le sein de la Terre par le moyen de ses pluies ; la Terre, qui, en les recevant, devenait