Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/90

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mais elle n’est pas la seule cause. Les pluies qui la fertilisent semblent venir du Ciel ou du séjour des nuages que l’œil y place. La chaleur vient du Soleil, et les vicissitudes des saisons sont liées au mouvement des astres, qui paraissent les ramener. Le Ciel fut donc aussi cause avec la Terre, mais cause active, produisant tous les changements sans en éprouver lui-même, et les produisant en un autre que lui.

« On remarqua qu’il y avait dans l’Univers, comme le dit très-bien Ocellus de Lucanie, génération et cause de génération, et l’on plaça la génération là où il y avait changement et déplacement de parties, et la cause où il y avait stabilité de nature. Comme le Monde, ajoute ce philosophe, est ingénérable et indestructible, qu’il n’a point eu de commencement et qu’il n’aura point de fin, il est nécessaire que le principe qui opère la génération dans un autre que lui, et celui qui l’opère en lui-même aient co-existé.

« Le principe qui opère en un autre que lui est tout ce qui est au-dessus de la Lune, et surtout le Soleil, qui, par ses allées et ses retours, change continuellement l’air, en raison du froid et du chaud, d’où résultent les changements de la Terre et de tout ce qui tient à la Terre. Le zodiaque, dans lequel se meut le Soleil, est encore une cause qui concourt à la génération : en un mot, la composition du Monde comprend la cause active et la cause passive ; l’une qui engendre hors d’elle,