Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/205

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la promesse [sponsionem] de l’obéissance. Les vierges doivent donc venir à la demeure du Roi des cieux : Premièrement, en abdiquant ce qu’elles possèdent en propre, c’est-à-dire la servitude du monde, l’esclavage de l’Égypte, la prison, ses liens et ses filets ; ce qui a fait dire au Psalmiste : « Les pécheurs tomberont dans le réseau du siècle ; » et à la Sagesse : « Les créatures de Dieu sont devenues une tentation pour l’ame des hommes, et un piège (muscipulam, a mus et capere), une souricière pour les pieds des insensés. » Secondement, elles doivent venir à ce palais divin par le vœu de la chasteté, en sortant des délices et de la complaisance de la chair, de l’impureté, d’un lieu empoisonné, où, si l’ame respire quelque chose et si elle ne le rejette pas par la pénitence, elle meurt de la mort éternelle. Troisièmement, par la promesse de l’obéissance, en sortant de sa propre volonté comme de la corruption, d’un four embrasé et de la fournaise de Babylone. Et c’est pourquoi elles disent avec les enfants qu’on y avait renfermés : « Et, maintenant, nous te suivons de tout notre cœur, et nous te craignons, et nous cherchons ta face » (In Dan., parum ante Psal. Benedi.). Il faut sortir de chacun de ces dangers, quel qu’il soit, par un ferme propos du cœur, par un vœu encore plus solennel, et par la persévérance continuelle dans le genre de vie dont on aura fait choix ; et ce sont comme trois abstinences. Il est dit dans l’Exode : « Nous marcherons pendant trois jours dans le désert. » Les trois invitations faites trois fois, comme on l’a vu plus haut, marquent ces trois abstinences, parce qu’en effet, après avoir formé un si louable propos, restent les embûches et les tentations du diable, et les combats très-rudes contre le monde, la chair et les démons, et, par là-dessus, la difficulté de l’observance régulière que la faiblesse de la femme ne peut suffisamment supporter par elle-même. C’est pourquoi on implore le secours de Dieu elles suffrages des saints par les Litanies que l’on joint aux cérémonies énumérées plus haut.