Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/139

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cher mortellement. Mais, si le fait est caché, il n’est pas nécessaire de réconcilier l’église, parce que, comme elle est sainte, elle ne peut être souillée, ou plutôt la sainteté de ce lieu même empêche son infamie, bien que quelques-uns pensent sur cela le contraire ; c’est-à-dire qu’elle doit être réconciliée, du moins en secret, afin de ne pas révéler ainsi les noms de ceux qui ont péché.

XLIV. Et la réconcihation a lieu pour l’exemple et la terreur de tous, afin que, voyant laver et purifier pour les péchés d’un autre l’église qui n’a péché en rien, ils pensent combien ils devront souffrir et travailler pour expier leurs fautes.

XLV. Le cimetière aussi, dans lequel un païen, un infidèle ou un excommunié ont été ensevelis, doit être réconcilié, après qu’on aura d’abord jeté hors de son enceinte les os maudits qui y sont enterrés, si toutefois on peut les distinguer de ceux des fidèles. On le réconcilie dans les cas énumérés plus haut pour l’église. Car le cimetière se glorifie et se réjouit de posséder les mêmes privilèges que l’église, comme on le dira au chapitre des saintes Onctions ; car, de ce qu’il a été bénit, c’est un lieu saint et sacré, et il est réconcilié par l'évêque comme l’église, par l’aspersion solennelle de l’eau avec le vin et la cendre bénits.

XLVI. Il est digne de remarque que, dans quelque partie de l’église ou du cimetière que la violence ou la pollution ait été commise, toutes les autres parties sont réputées violées, et cela à cause de la connexité de chacune d’elles ensemble. Ceci a été, aujourd’hui, en partie adouci par le pape Boniface (De consec. eccl., c. i, in vi) ; car, bien que les consécrations de l’église, de l’autel et du cimetière soient différentes par leur objet, cependant le privilège de toutes est un et le même. Ce qui ne doit pas être restreint pourtant seulement à l'une de leurs parties ou à l’un de leurs côtés ; ce qui est vrai si l’église et le cimetière sont unis ensemble. Car, si l’un est éloigné de l’au-