Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/140

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tre, l’un peut bien être violé sans l’autre. Si donc l’un d’eux ayant été violé ou pollué, l’autre a été aussi violé ou pollué, par la même raison, l’un d’eux étant réconcilié, les deux aussi sont réputés comme l'étant, parce qu’il n’y a rien de si naturel que chaque chose soit déliée par la même cause qu’elle a été liée, et que le droit d’enchaîner et de déchaîner est égal. Ainsi, si le cimetière a été violé ou pollué, il suffit de réconcilier l’église. Cependant quelques-uns assurent, avec les simples lumières du bons sens (simpliciter), que l’un ne peut être violé en aucune manière par la violation de l’autre, et que, par conséquent, chacun doit être spécialement réconcilié. Cependant l’autorité du Pontifical (pontificalîs libri) prévient leur décision ; car on y trouve la forme particulière de la réconciliation du cimetière. Enfin, si l’église ou le cimetière, ou quelque autre chose excommuniée par l’évêque, doit être consacrée ou bénie, il ne faut pas l’affranchir de cette réconciliation, parce que les sacrements conférés par ces cérémonies dans la formation de l’église sont véritables, comme on le dira dans préface de la troisième partie. Mais quand, ainsi qu’il a été dit plus haut, un excommunié ou des excommuniés profaneront le cimetière et l’église, ils paraissent, certes ! beaucoup plus flétrir et souiller devant Dieu les sacrements extérieurs et les bénédictions qui passent et s’en vont par les mains et par la bouche de l’excommunié, que les grâces qui appartiennent à leurs mérites ; c’est pourquoi il est convenable de les réconcilier avant que les fidèles usent de ces sacrements, ainsi que le texte des saints Canons l’enseigne d’une manière évidente (LXXX, d. Si qui sunt) ; car le Seigneur dit par la bouche de son prophète : « Je répondrai à vos bénédictions par des malédictions »[1].

  1. Maledicam benedictionibus vestris, mot à mot : « Je maudirai vos bénédictions. »