Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/218

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et en lui disant : « Agis et vis comme un homme qui doit rendre compte à Dieu des choses qui sont renfermées sous ces clefs. » Donc, la donation des clefs et les paroles susdites sont les limites rigoureuses de ce sacrement (sacramenti) ; le reste est pure affaire de cérémonial.

V. Nous remplissons l’office de portier quand nous introduisons, par la foi, une personne dans l’Église, ou que nous l’instruisons. Le Christ s’acquitta de cet emploi quand il dit : « Princes, ouvrez vos portes ; » et : « Soyez ouvertes, portes éternelles, etc. ; » et lorsqu’il chassa du temple les acheteurs et les vendeurs ; ce qu’il fait spirituellement dans l’Église. Voilà pourquoi il dit dans l’Évangile : « Je suis la porte. »


CHAPITRE V.
DU LECTEUR.


I. Le lecteur (selon [saint] Isidore) a tiré son nom de legere, lire, comme le psalmiste, a psalmis canendis, des psaumes qu’il doit chanter. Or, le lecteur prêche, c’est-à-dire lit ou récite aux peuples la règle qu’ils doivent suivre. Et le psalmiste chante pour exciter à la componction les âmes de ceux qui l’entendent, malgré que certains lecteurs prononcent d’un ton si lamentable, à haute voix et avec un organe retentissant, qu’ils obligent certaines personnes à pleurer et à se lamenter. Les lecteurs sont encore nommés pronuntiatores (héraults), parce qu’ils prononcent clairement, ou de manière à être entendus de loin. Car leur voix doit être si forte et si distincte, qu’elle remplisse les oreilles de tous, même de ceux qui, par leur place, en sont éloignés.

II. Aux lecteurs encore il appartient de lire les leçons et les légendes (Vies des Saints) aux matines, et d’annoncer, c’est-à-dire de lire aux peuples ce que les Prophètes ont prédit et ce que les Apôtres ont dit. C’est en effet pour cela qu’on