Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/285

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ment du corps, ainsi la tunique comprend les vertus les plus intimes, vertus que l’homme parfait doit toujours avoir. Enfin, on ne ceint pas la tunique, parce qu’à cause de sa forme elle n’empêche pas de marcher, de même que les vertus qu’elle représente laissent le chemin libre à la contemplation de Dieu ; mais on ceint l’aube, comme on l’a dit à l’article du Cordon.

II. Dans l'Ancien-Testament, il y avait deux tuniques, savoir : de bysse et d’hyacinthe (Exode, chap. xxxix) ; et aujourd’hui encore, certains pontifes se servent de deux tuniques pour marquer la prérogative qu’ils ont de posséder la science des deux Testaments, afin qu’on sache qu’ils tirent du trésor du Seigneur des choses neuves et des choses anciennes, ou bien afin qu’ils montrent qu’ils sont à la fois diacres et prêtres. En outre, chacune de ces tuniques porte un type et a un caractère qui lui sont propres. Car la tunique blanche (alba), qui est de bysse ou de lin, signifie la chasteté, comme on l’a dit au chapitre de l’Aube (alba). La première tunique est aussi de soie, qui tire son origine des vers qui sont engendrés sans le concours des deux sexes (sine coïtu), et elle montre la chasteté et l’humilité de celui qui la porte. La seconde tunique doit être de couleur d’hyacinthe.

III. C’était jadis celle de la pierre de ce nom, qui imite la couleur d’un ciel serein, et elle signifie les saints qui pensent aux biens du ciel et en réalisent la perfection sur la terre ; ou bien c’est la pensée et la vie du ciel. Car, de même que cette pierre change de couleur en même temps que le ciel, sereine par un ciel serein, pâle par un temps obscur, ainsi il convient surtout que l’évêque se réjouisse avec ceux qui sont dans la joie et pleure avec ceux qui pleurent. Et quand la tunique est d’une autre couleur, elle a aussi une autre signification.

IV. Au reste, le pontife met une tunique sous l’autre pour marquer, par cette tunique recouverte et cachée, ce que le peuple ne voit pas, mais ce que les clercs seuls connaissent,