Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/322

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l’histoire ; secondement, l’allégorie ; et troisièmement, la tropologie.

I. Donc, premièrement, selon l’histoire, il est à remarquer que, d’après la loi mosaïque, il y avait quatre vêtements communs tant aux prêtres d’un ordre inférieur qu’au prince des prêtres, dont on lit ce qui est écrit, à ce sujet, dans l’Exode, au chapitre xxviii. Le premier s’appelait manascas ; ce qui peut se traduire en grec par perixômata ou piriskelè, et en latin par fœminalia linea (haut-de-chausse de toile de lin), tissé de bysse ou fin lin retors, dont ils se servaient pour ce qu’on lit dans l’Exode, sur la fin du chapitre xx :  : « Tu ne monteras pas à mon autel par des degrés, de peur que ta honte ne soit révélée à tous ; » et dans Ezéchiel, chapitre xliv : « Des hauts-de-chausse de toile de lin seront autour de leurs reins. » Le second, cathemone ou chemise de lin, que nous nous nommons subucula (chemise d’homme) ou alba (aube), mais que Moïse appela abaneth (ceinture ou écharpe du grand-prêtre des Juifs). Et les Hébreux, étant revenus de Babylone, l’appelèrent emissaneam ; et elle était de bysse, et double. Le troisième, baudrier, c’est-à-dire la ceinture ou cordon que l’on mettait autour des flancs, large à peu près de quatre doigts, et faite en forme de réseau, de telle sorte qu’elle semblait une peau de vipère, tissée à la fois de bysse ou lin très-blanc, d’écarlate, de pourpre et d’hyacinte ou bleu céleste ; et cette ceinture symbolisait les quatre éléments. Le quatrième, c’est la tiare, que les Hébreux nomment namphie ; mais que nous nous appelons bandelette ou mitre, laquelle diffère, en beaucoup de choses, de la tiare pontificale, et qui représente en quelque sorte la forme d’un casque rond.

II. Par-dessus ces quatre vêtements communs, le pontife se servait de quatre autres vêtements qui lui étaient particuliers, Le premier était la tunique couleur d’hyacinthe, que l’hébrei nomme vethit, le grec podèrès, le latin talaris (talaire), et qui avait, au lieu de franges, des pommes de grenade avec quatre-