Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/326

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portait, et ton grand nom était écrit sur le diadème de sa tête »[1].

VII. En troisième lieu, nous devons mettre sous les yeux [des lecteurs] l’explication de la loi selon le sens tropologique. Voici donc dans quel ordre le prêtre de l’ancienne loi se revêtait de ces habits. Après s’être, premièrement, lavé les mains et les pieds, il revêtait d’abord le manastasin, c’est-à-dire le haut-de-chausse, qui signifie que le prêtre, après avoir lavé ses œuvres et ses affections dans les larmes de la pénitence, doit se revêtir de la continence, afin d’offrir à Dieu une hostie immaculée, sainte, et qui lui soit agréable (Rom., xii). Cependant, comme notre pontife doit avoir une continence perpétuelle, il ne revêt pas pour le sacrifice le haut-de-chausse, mais les sandales, comme s’il disait : « Celui qui est lavé n’a besoin que de se laver les pieds, et alors il est tout pur » ([S.] Joan., xiii). Or, les mains figurent les œuvres, selon cette parole : « Béni soit le Seigneur Dieu, qui instruit mes mains au combat et mes doigts à la guerre. » Les pieds symbolisent les affections, selon cette parole : « Secouez la poussière de vos pieds. » Et il est à remarquer que le prêtre [de la loi] se mettait lui-même le haut-de-chausse, qui symbolisait la continence virginale ; et, comme cette chose est de conseil et non de précepte, voilà pourquoi il se mettait lui-même le haut-de-chausse, selon cette parole de l’Apôtre aux Corinthiens : « Touchant les vierges, je n’ai pas [reçu] de précepte du Seigneur ; mais je donne [seulement] un conseil. » Et le Seigneur, dans l’Évangile : « Que celui qui peut comprendre comprenne. » Les prêtres de la loi revêtaient ce vêtement alternativement ; car ils n’étaient pas autant tenus à une con-

  1. Saint Jérôme dit que les quatre choses qui se voyaient dans la robe du grand pontife marquaient les quatre éléments qui enferment tout le monde. Le lin représentait la terre, parce qu’il en vient ; la pourpre la mer, parce qu’elle est tirée d’un poisson ; l’hyacinthe l’air, et l’écarlate le feu, à cause de la ressemblance de la couleur.