Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/327

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tinence si parfaite et si perpétuelle que les ministres du Nouveau-Testament ; et voilà pourquoi, selon quelques-uns, rien ne répond aujourd’hui à ce vêtement.

VIII. Secondement, le prêtre revêtait le cathemonen, c’est-à-dire la robe de lin, qui signifiait que le prêtre doit se revêtir de l’innocence, afin de ne pas faire à autrui ce qu’il ne veut pas qu’on lui fasse. Car le lin, à cause de sa blancheur, symbolise l’innocence, selon cette parole : « Qu’en tout temps tes vêtements soient blancs. »

IX. Troisièmement, il se ceignait du baudrier, qui représentait la chasteté, dont le prêtre doit être ceint autour des reins, afin de réprimer la concupiscence de la chair. D’où vient que la Vérité a dit : « Que vos reins soient ceints avec force, etc. » Or, le baudrier, qui était tissu de quatre couleurs (comme on l’a dit plus haut), signifiait que le prêtre doit refréner tous les mouvements qui s’élèvent des quatre humeurs ou des quatre éléments. Salomon a dit : « Elle a donné une ceinture au Chananéen. » Et Isaïe : « La justice sera la ceinture de ses reins. » En effet, la justice refrène tous les mouvements sauvages de ce genre. Et les extrémités du baudrier pendaient jusqu’aux pieds, parce que le prêtre devait être pur jusqu’à la fin de sa vie.

X. Quatrièmement, il revêtait la tunique podèrei, c’est-à-dire talaire, qui signifiait que le pontife doit se revêtir de la persévérance, parce que « celui-là seul sera sauvé qui aura persévéré jusqu’à la fin. » En effet, le talon, c’est-à-dire l’extrémité du corps, désigne la persévérance, selon cette parole : « Elle broiera ta tête, et tu feras tous tes efïorts pour la mordre au talon. » Et, au lieu de franges, des pommes de grenade entremêlées de sonnettes y étaient suspendues. Par la pomme de grenade[1] on comprend l’œuvre de miséricorde.

  1. Malogramatum a parfois le sens de sonnette, ou, mieux, grelot, à cause de sa forme sphérique. Il est souvent fait mention, dans des inventaires d’églises du moyen-age, de la coutume où l'on était d’orner de grelots d’or ou d’argent